Appel du Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs à un rassemblement en mémoire de la mort de Sébastien Briat.

logo-1       Mont-Saint-Aignan, 06 novembre 2014

APPEL DU COLLECTIF STOP-EPR NI A PENLY NI AILLEURS A UN RASSEMBLEMENT EN MEMOIRE DE CE MILITANT ET DE TOUS CEUX QUI SONT MORTS POUR LEURS IDEES

Le 7 novembre 2004, Sébastien, 22 ans, est mort à Avricourt, en Lorraine, renversé par la locomotive d’un convoi de déchets nucléaires partant vers l’Allemagne. La mort de ce jeune plein d’ardeur ne doit pas passer pour lettre morte. L’appel de Sébastien à refuser l’industrie nucléaire et ses déchets éternels dangereux pour les générations futures doit être entendu. Après avoir déversé les déchets radioactifs par milliers de tonnes au fond des océans jusqu’au début des années 80, l’industrie nucléaire s’apprête désormais à les enfouir sous terre, contaminant ainsi la planète pour des milliers d’années. Dans une démarche non violente, Sébastien Briat est décédé en interpellant l’opinion publique sur le caractère inacceptable de l’industrie nucléaire et de ses déchets. Son appel doit être entendu.

Le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs est profondément choqué et s’associe à la douleur de la famille et des amis de Sébastien Briat.

En mémoire du décès de ce militant et de toutes les victimes des résistances écologistes et antiproductivistes, le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs appelle à se réunir devant le Palais de Justice de Rouen, Place Foch, le vendredi 07 novembre 2014 à 19 h.

La société nucléaire TUE ! Appel à rassemblement en mémoire de Sébastien Briat

ci-joint le texte qui sera lu à l’occasion de ce rassemblement :

En hommage à Sébastien Briat

Il y a tout juste 10 ans, Sébastien, un jeune Meusien, décédait alors qu’il tentait d’alerter sur les dangers des convois de déchets nucléaires.
Parce que le temps passe, mais que nous n’oublions pas, nous donnons rendez-vous à toutes celles et tous ceux qui le souhaitent de venir passer une heure devant le Palais de Justice de Rouen le vendredi 7 novembre 2014 à partir de 19 h!
«°Le 7 novembre 2004, Sébastien, 22 ans, est mort à Avricourt, en Lorraine, percuté par la locomotive d’un convoi de déchets nucléaires d’Areva partant vers l’Allemagne. La mort de ce jeune plein d’ardeur ne doit pas rester lettre morte. L’appel de Sébastien à refuser l’industrie nucléaire et ses déchets éternels dangereux pour les générations futures doit être entendu.
Quelques semaines auparavant il s’était décidé avec plusieurs d’entre nous à agir pour rendre publique la vulnérabilité d’un tel convoi. Le fait qu’il soit mort ne doit pas faire oublier que cette action était non violente, réfléchie et volontaire.
Contrairement à ce que ce drame peut laisser transparaître, en aucun cas notre acte était irresponsable et désespéré. Notre engagement est le fruit de convictions profondes quant au danger certain et réel que représente le nucléaire depuis trop longtemps. Cette action était parfaitement planifiée, collectivement, incluant des repérages précis des lieux, et en respectant des procédures d’arrêt éprouvées.
Nous avions longuement envisagé toutes les possibilités y compris un non arrêt du convoi. Placés en sortie de courbe, nous pouvions être amenés à quitter les rails très rapidement, du fait d’une visibilité réduite. Nous étions quatre couchés sur les voies ayant chacun un bras passé de part et d’autre d’un tube d’acier glissé sous le rail extérieur de la voie permettant ainsi un départ d’urgence plus rapide.
En aucun cas nous n’étions cadenassés et nous avions la possibilité de nous dégager rapidement de ces tubes.
Malheureusement l’équipe chargée de stopper le train 1500m en amont n’a pas pu agir. L’hélicoptère de surveillance précédent en permanence le convoi était absent, « parti se ravitailler en kérosène » ; or cette équipe comptait essentiellement sur sa présence qui signalait l’arrivée du train. Enfin, conformément à ce qui était convenu, les stoppeurs ont renoncé à arrêter le convoi car il était accompagné de véhicules de gendarmerie le précédant à vive allure sur le chemin les séparant de la voie.
Le convoi est donc arrivé à « 98 km/h », selon le procureur, n’ayant pu être arrêté par les militants ni averti par l’hélicoptère. Ces multiples causes réunies nous mettaient en danger. De ce fait, les personnes couchées sur les rails n’ont bénéficié que de très peu de temps pour s’apercevoir que le train n’avait pas été stoppé et par conséquent n’avait pas réduit son allure. Nous nous étions entraînés à une évacuation d’urgence de l’ordre de quelques secondes. Sébastien à été percuté alors qu’il quittait les rails, et en aucun cas, son bras n’est resté bloqué à l’intérieur du tube. La vitesse de l’événement nous a dépassé et personne parmi nous n’a eu le temps de lui venir en aide.
Avant que cela n’arrive, nous sommes restés dix heures de suite cachés en lisière de bois à trente mètres de la voie, gelés et ankylosés par le froid. Durant cette attente, nous n’avons pas été détectés par le dispositif de sécurité, ni les guetteurs postés à une quinzaine de kilomètres du lieu du blocage et chargés de nous prévenir de l’arrivée du train, ni les stoppeurs chargés de l’arrêter, ni les bloqueurs qui avaient préalablement installé les deux tubes sous le rail aux environs de cinq heures du matin. Il est clair que la part de responsabilité de chaque protagoniste doit être établie. Y compris la nôtre.
Pour l’heure nous sommes face à l’un des pires moments de notre existence. Malgré ce que beaucoup de personnes peuvent penser nous avions des raisons certaines d’être là. En premier lieu la sauvegarde de la planète, dont nous assistons au déclin d’années en années, mais également le rejet de cet État monolithique refusant toute remise en question. Nous n’avons pas décidé d’arrêter ce train par immaturité ou par goût de l’aventure, mais parce que dans ce pays, il faut en arriver là pour qu’une question de fond, enfin, entre dans le magasin de porcelaine.°»

Sébastien est mort par accident, il ne l’a pas choisi, personne ne l’a souhaité.