Stop EPR à Fukuchinon ce samedi 12 avril 2014

Ce samedi 12 avril, le collectif Stop EPR ni à Penly ni Ailleurs avait fait le déplacement pour la manifestation antinucléaire du Grand Ouest. Entre 1 000 et 1 500 personnes ont participé  au défilé dans une ambiance « Bon enfant ». Du côté de la représentation des forces de l’ordre, il faut avouer que le débordement a bien eu lieu. Les autorités préfectorales avaient prévenu, toute dérive en dehors du tracé serait réprimée fortement. Les gardes mobiles avaient donc encerclé le centre ville de Chinon afin qu’aucun manifestant ne puisse s’y rendre. Le vieux slogan des années 70, « Société nucléaire, société policière » est toujours aussi vivace…à notre corps défendant.

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Le tract du Collectif pour la manifestation :

SORTIR DE NOTRE CONDITION NUCLÉAIRE FRANÇAISE

 

Le 30 mai 2011 Angela Merkel déclarait :

« Nous avons appris de Fukushima que nous devons envisager les risques d’une autre manière. Il n’est plus question de vivre avec ce risque et d’espérer qu’il n’arrivera pas, mais de le prendre au sérieux car ce serait un drame pour l’Allemagne. «

ESPÉRER QUE LA CATASTROPHE N’ARRIVERA PAS

C’est l’idée qui domine dans l’esprit de beaucoup de gens, d’hommes et de femmes politiques et même de militants écologistes ou environnementalistes français. Pourtant, songer un instant à cette idée, c’est accorder un bénéfice plus grand de vivre avec l’électricité nucléaire et son confort plutôt que d’envisager la puissance de mort et de terreur de nos 58 réacteurs nucléaires, de nos usines de retraitement ou de stockages de déchets, de nos mines d’extraction d’uranium ou de notre armement nucléaire. Malheureusement, il suffit d’un seul réacteur nucléaire pour contaminer tout un continent pendant des centaines d’années. Songer encore un instant à cette idée pour défendre le nucléaire comme énergie non émettrice de CO2, c’est oublier que cette industrie nous impose déjà de vivre dans un environnement contaminé et pollué par sa radioactivité.

Quoique nos experts, nos ingénieurs et techniciens feront pour retarder la catastrophe en France ou en Europe, l’accident arrivera. C’est une certitude et c’est celà qu’Angela Merkel appelle « envisager les risques d’une autre manière ».

POURTANT LE NUCLÉAIRE EST UNE QUESTION SIMPLE

En effet, il suffit de questionner si nous voulons vivre, respirer quotidiennement parmi les « êtres radioactifs » dont la toxicité est extraordinaire dans la durée comme dans l’intensité. La dangerosité des particules radioactives ne peut donc être banalisée comme le tend à le dire sans relâche EDF et AREVA et les scientifiques partisans de cette industrie en parlant des « faibles doses »(1).

POURQUOI CETTE QUESTION NE NOUS A JAMAIS ÉTÉ POSÉE ?

L’Etat français et un petit nombre d’industriels et de représentants politiques ont décidé des projets de centrales nucléaires, mais aussi de la construction de la bombe atomique sans demander l’avis des citoyens et du parlement. Mais « une fois que c’est là, on ne peut plus rien changer ». Pourtant quand des citoyens s’opposent, résistent, se confrontent à l’Etat nucléaire français, ce dernier s’invente un ennemi de l’intérieur pour mieux criminaliser les oppositions. Le 21 mars dernier, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a adressé, aux directeurs généraux de la police nationale et de la gendarmerie nationale et aux préfets, une instruction visant « les groupes d’ultra-gauche [qui] cherchent désormais à étendre leur discours contestataire à des causes connexes et à établir des liens avec la cause écologiste (actions communes lors des sommets mondiaux sur le climat, contre les convois nucléaires, camp de Notre-Dame-des-Landes, actions contre la ligne très haute tension Cotentin-Maine). » Se défendre contre les grands projets imposés doit faire parti du terrorisme et de l’ultra gauche, telle est la version d’un Etat français corrompu au lobby de l’atome. Mais la malhonnêteté ne prend pas, et l’amalgame, les raccourcis et la paresse intellectuelle sur lesquels a compté l’ex ministre Valls ne paie pas, surtout électoralement parlant. Les citoyens sont en train de le comprendre, le nucléaire est un objet hors politique, hors démocratie, que les gouvernements soient de droite ou de gauche. Les citoyens doivent donc se réapproprier la question énergétique.

LES REPRÉSENTANTS DE L’ATOME ORGANISENT LEUR IRRESPONSABILITÉ

Alors qu’on nous impose les dangers du nucléaire, le lobby de l’atome ne peut plus nier aujourd’hui que l’accident n’arrivera pas après Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima. Mais la pratique du mensonge demeure et il tente de nous faire croire que l’accident nucléaire et sa catastrophe est maîtrisable, gérable. Or celui-ci ne l’est pas de l’aveu même d’un commandant de gendarmerie de la région de Dieppe lors de la réunion publique de la CLIN Paluel-Penly le 19 décembre 2013. Ce brave homme a tout simplement affirmer (2): qu’« on ne pourra jamais planifier à l’avance une évacuation de 30 000 personnes [ville de Dieppe] …c’est bien la situation du moment qui déterminera ce qui se fera. Le rôle des services de sécurité sera de faire que l’évacuation se fasse le mieux possible. » Il ajoute « c’est l’intelligence de la situation » qui gouvernera l’action publique. En résumé, la prévention de la catastrophe pour les populations n’est pas de la responsabilité de l’Etat, encore moins de l’exploitant EDF. Il faudra donc nous citoyens, se débrouiller par nous même…

Mais alors si c’est par nous même ? Prenons les devants et faisons cesser le danger du nucléaire;

Arrêtons les centrales !

Collectif Stop EPR ni à Penly, ni ailleurs.

(1) http://www.greenetvert.fr/2014/04/11/les-nourrissons-de-californie-ont-ete-atteints-par-les-retombees-de-fukushima/79692

(2) http://www.nanodata.com/sdn76/video/131219-clin76publique/