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L’Europe lance deux procédures d’infraction contre la France

Il est souvent très utile de consulter les publications de l’Union européenne. Le 19 novembre 2015, la Commission a annoncé que deux procédures d’infractions visent la France. L’une et l’autre mettent en cause la politique énergétique de l’Etat le plus nucléarisé au monde. Cela en dit long sur la réalité de la transition énergétique proclamée ici à grand renfort de communication.

La Commission invite la FRANCE et les PAYS-BAS à transposer intégralement la directive européenne sur l’efficacité énergétique

La Commission européenne a demandé à la France et aux Pays-Bas de faire en sorte que soit transposée intégralement la directive relative à l’efficacité énergétique (directive 2012/27/UE). Celle-ci oblige les États membres à réaliser un certain volume d’économies d’énergie entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2020. À cette fin, ils doivent appliquer des mécanismes d’obligations en matière d’efficacité énergétique et/ou d’autres mesures ciblées de politique publique pour encourager les ménages et les secteurs du bâtiment, des bâtiments industriels et des transports à améliorer l’efficacité énergétique. La transposition dans l’ordre juridique national devait être réalisée pour le 5 juin 2014. La Commission a adressé un avis motivé à la France et un autre aux Pays‑Bas car elle a recensé des lacunes dans la législation nationale qui transpose la directive. La Commission continue à suivre de près la transposition et l’application de ce texte et interviendra en cas de manquement. Les deux États membres ont désormais deux mois pour se conformer à leurs obligations, à défaut de quoi la Commission pourra décider de saisir la Cour de justice de l’Union européenne en vue de l’application de sanctions financières. Pour une vue d’ensemble des procédures en cours liées à la transposition intégrale par les États membres de la directive européenne relative à l’efficacité énergétique, voir l’annexe II. De plus amples informations concernant la directive sur l’efficacité énergétique sont disponibles sur le site web de ladirection générale de l’énergie.

La Commission invite la FRANCE à transposer intégralement la directive sur les déchets radioactifs

La Commission européenne a officiellement demandé à la France de faire en sorte que soit transposée intégralement la directive sur les déchets radioactifs (directive 2011/70/Euratom du Conseil). Cette directive établit un cadre communautaire visant à garantir la gestion responsable et sûre du combustible usé et des déchets radioactifs afin d’éviter d’imposer aux générations futures des contraintes excessives. Elle veille à ce que les États membres prennent les dispositions nationales appropriées afin d’assurer un niveau élevé de sûreté dans la gestion du combustible usé et des déchets radioactifs pour protéger les travailleurs et la population contre les dangers résultant des rayonnements ionisants. En outre, elle garantit la nécessaire information du public et la participation de celui-ci en ce qui concerne la gestion du combustible usé et des déchets radioactifs, tout en tenant dûment compte des questions liées à la sécurité et à la confidentialité des informations. Les États membres étaient tenus de transposer la directive pour le 23 août 2013. La Commission européenne a adressé ce jour un avis motivé à la France pour l’inviter à transposer intégralement la directive. La France a deux mois pour se conformer à son obligation, à défaut de quoi la Commission pourra décider de saisir la Cour de justice de l’Union européenne.

courrier adressé à EDF pour la modification des Mini-sites des centrales

Les sites d’EDF et des CNPE ont considérablement changé depuis quelques mois. Une interface générale[1] permet d’accéder aux « mini-site » de chaque centrale. Au prétexte de proposer une information plus accessible et plus synthétique[2], l’accès aux données importantes sur la sûreté et les aléas de l’activité industrielle est plus difficile.

Prenons l’exemple du CNPE de Paluel, importante centrale constituée de 4 réacteurs de 1 300 MWe à l’Ouest de Saint-Valéry-en-Caux en Seine-Maritime[3]. Le mini-site qui décline un format désormais commun à chaque centrale présente différents problèmes :

  1. La nouvelle rubrique « actualité » regroupe sans aucune hiérarchisation des informations de différentes natures[4]. Les informations concernant les travaux et les événements significatifs sont en quelque sorte noyées dans la masse alors qu’auparavant elles étaient séparées des informations autrefois classées dans une rubrique spécifique « vie de la centrale ».
  2. Les informations les plus anciennes ne sont plus accessibles. Le « mini-site » ne propose en effet que des informations concernant l’année 2015[5]. Le travail de surveillance et de contrôle des INB est ainsi plus difficile. Il n’est plus possible de rechercher des occurrences passées, des fréquences ni même d’observer l’évolution de la communication.
  3. Si c’est une bonne chose que la publication de la lettre mensuelle d’information apparaisse clairement dans la rubrique « actualité », on peut déplorer qu’il ne soit plus possible d’accéder aux lettres précédentes… à moins de consulter la nouvelle rubrique « sûreté et environnement » qui met en ligne les 3 derniers numéros.
  4. Les informations proposées par cette nouvelle rubrique sont pour le moins légères[6]. Elle ne propose que des lettres mensuelles, le rapport annuel sur la sureté et la radioprotection et des données exceptionnelles comme par exemple le dossier sur la demande de modification des autorisations de rejets présenté au public entre le 14 octobre et le 4 novembre.

Le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs demande que les mini-sites reprennent l’ancienne nomenclature encore en usage pour les sites des autres installations du groupe[7] de manière à garantir le droit à l’information et à correspondre aux impératifs de transparence définis par la loi du 13 juin 2006. Nous demandons plus particulièrement que les informations anciennes soient à nouveaux mise en ligne, que soient à nouveaux distinguées sûreté, radioprotection et les informations qui ne concernent pas l’exploitation des INB. Une rubrique sur les concertations et les autres modalités du dialogue environnemental pourrait aussi être mis en ligne[8]. Un lien direct pourrait inviter les visiteurs des « mini-sites » à consulter les sites internet de la CLI référente. La communication sur internet serait ainsi plus claire, plus efficace voire même plus favorable à la participation du public.

[1] https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/nucleaire

[2] https://www.edf.fr/groupe-edf/presentation-du-nouveau-site

[3] https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-nucleaire-de-paluel/presentation

[4] https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-nucleaire-de-paluel/actualites

[5] https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-nucleaire-de-paluel/actualites?page=10

[6] https://www.edf.fr/groupe-edf/producteur-industriel/carte-des-implantations/centrale-nucleaire-de-paluel/surete-et-environnement

[7] http://energie.edf.com/thermique/carte-des-centrales-thermiques/centrale-thermique-de-porcheville/vie-de-la-centrale-52748.html

[8] http://energie.edf.com/hydraulique/energies-marines/carte-des-implantations-marines/parc-hydrolien-de-paimpol-brehat/presentation-51512.html

STOP-EPR se prononce contre la modification d’exploitation relative aux prises d’eau et rejets dans l’environnement à Paluel

Le Collectif STOP-EPR salue l’effort d’information du CNPE de Paluel pour expliquer les enjeux et le cadre réglementaire dans lesquels s’inscrit la demande de modification d’exploitation de la Centrale de Paluel[1]. Après une tentative infructueuse début octobre, la consultation du public a pu être organisée dans les conditions spécifiées par la législation en vigueur permettant l’expression du plus grand nombre.

Pour autant, cet effort d’information ne répond pas pleinement à la nécessité de garantir la transparence définie par la loi du 13 juin 2006. Les raisons pour lesquelles l’exploitant propose des modifications en particulier des limites annuelles de rejet des effluents radioactifs liquides et gazeux pour le paramètre tritium ne sont pas expliquées clairement.

La société civile et plus largement les populations exposées quotidiennement aux impacts de l’activité électronucléaire d’EDF ne peuvent émettre aucun avis sur les choix industriels qui déterminent les modifications de l’impact sur l’environnement et la santé publique du CNPE. La participation du public est de fait limitée aux conséquences d’une exploitation qui n’a jamais été soumise à aucune forme de consultation.

Nous doutons des intentions de l’exploitant. Si en effet « ces modifications permettent un ajustement des limites pour mieux répondre aux besoins directs de production électrique de la centrale », nous regrettons que ces « besoins directs » dont nous contestons l’utilité et la nécessité ne soient pas soumis à consultation du public.

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Accident nucléaire pour du beurre ou petite fusion du coeur entre amis

Mardi 13 octobre 2015, est prévu un exercice nucléaire à la centrale de Penly-Dieppe (Seine-Maritime) qui compte 2 réacteurs atomiques de 1.300MWe[1].

Comme à l’accoutumée, la préfecture, le SDIS (les pompiers), l’ASN (l’Autorité de Sûreté Nucléaire), EDF, SAMU et consorts sont dans la boucle. La CLIN (commission locale d’information), est également présente mais peu connaisse son rôle et ses attributions.

accident nucléaire

Nouveauté pour cette fois, l’exercice envisage, en toute simplicité, la fusion du cœur du réacteur, accident ultime et maximal s’il en est. Il est même prévu, autres nouveautés, une météo réelle et un suivi post-accidentel. Toute chose qui devrait nous rassurer, mettant en évidence que l’exploitant et les pouvoirs publics appréhendent, enfin, la réalité plusieurs fois démontrée de la faillibilité de ce qu’est l’énergie atomique civile au 21e siècle.

On peut aussi, d’un autre point de vue, s’inquiéter de la tournure que pourrait prendre cette technologie avant-gardiste des « 30 glorieuses » et qui, soit dit en passant, fut imposée à tout un pays sans la moindre consultation démocratique.

Quoi qu’il en soit, cet exercice aura bien lieu. Un de plus.

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Rassemblement à l’occasion du passage dans l’agglomération rouennaise d’un convoi de déchets nucléaires

Des déchets radioactifs suisses entreposés à l’usine de retraitement de combustible de Sellafield (Grande-Bretagne) retournent dans leur pays en passant par la France. Ce chargement de déchets devrait partir d’Angleterre dimanche 13 septembre et être débarqué dans le port de Cherbourg le lundi 14 septembre.

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Les déchets vitrifiés seront ensuite acheminés au terminal ferroviaire de Valognes (Manche) d’où ils partiraient vers trois heures du matin en direction de Bâle. Ce convoi serait composé de trois wagons. Si ce train emprunte le même itinéraire que des convois similaires, il passera par Caen, Rouen puis Amiens, Reims, Strasbourg et Colmar et arriver à Bâle mercredi en fin de soirée.

De tels transports représentent un risque avéré.

En janvier 2013, un wagon parti de la centrale nucléaire drômoise du Tricastin pour la Hollande, transportant des fûts d’uranium naturel appauvri, a déraillé en gare de triage à Saint-Rambert d’Albon. Le 23 décembre 2013, un wagon de déchets nucléaires a déraillé à la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis), l’une des plus importantes de France, située à moins d’une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de Paris. Ces événements n’ont eu aucune incidence majeure sur l’environnement et la santé publique mais le pire est toujours à craindre avec l’industrie nucléaire.

Le transport de matières radioactives fait l’objet d’une législation très laxiste, avec des seuils réglementaires extrêmement élevés qui entrent en contradiction avec les principes de base de protection des populations et de l’environnement. Non seulement, un accident peut entrainer des contaminations importantes et durables mais il existe toujours un risque d’irradiation réel pour les cheminots et les policiers qui l’accompagnent… voire pour les usagers des chemins de fer si un accident survient dans une gare où à proximité d’un train de voyageurs.

Mobilisons-nous contre les transports de matières radioactives

Le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs organise mardi 15 septembre 2015 devant la Gare de Rouen (RD) à 18 h un rassemblement à l’occasion du passage dans l’agglomération de ce convoi de déchets hautement radioactifs.

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Nous invitons tou(te)s nos adhérent(e)s et sympathisant(e)s à nous rejoindre ainsi que tous ceux et celles qui exigent que les transports de matières radioactives évitent les aires urbaines et les espaces naturels sensibles.

Aux cotés du Réseau Sortir du nucléaire et des autres organisations antinucléaires, nous demandons aux pouvoirs publics un renforcement de la réglementation et des dispositifs de sûreté pour les transports de matières radioactives ainsi qu’une information du public digne de ce nom.