Archives de catégorie : Les centrales

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La mesure de l’exposition à la radioactivité

Disons qu’il s’agit à la fois d’une curiosité et d’une interrogation.

En observant la carte du Réseau National de Mesures de la radioactivité de l’environnement, vous pourrez constater l’absence de sondes à l’intérieur d’un triangle Envermeu – Eu – Blangy-sur-Bresle relatives à la radioactivité présente dans l’air que nous respirons.

La mesure de l'exposition à la radioactivité

En téléchargeant les données collectées sur Envermeu, vous pourrez y constater une dose d’exposition aux radionucléides bien plus importante qu’ailleurs, très précisément de 101 nanosievert par heure en moyenne de mars 2015 à aujourd’hui, soit une dose annuelle 0.88 mSv. A titre de comparaison, la dose n’était que de 0.5 mSv au niveau de la ville d’Évreux sur la même période. Pour rappel, la limite en milieu « naturel » hors examens médicaux est fixée à 1 mSv par an. A quoi faut-il imputer cette surexposition à la radioactivité des habitants de la commune d’Envermeu ? Qu’en serait-il demain pour les « riverains » si le sinistre projet de construction de deux EPR à Penly voyait le jour ?

 

Expérimentation du MOX sur Paluel 4 en cours

Pastilles de combustible nucléaire

Le MOX est un combustible composé d’uranium appauvri provenant du combustible usagé de nos centrales – actuellement retraité en Russie – et du plutonium venant de la Hague. C’est en France, dans l’usine Melox d’Orano (ex-Areva) à côté du site nucléaire de Marcoule, que les assemblages de combustible sont actuellement effectués. Il est actuellement utilisé à hauteur de 30% dans les réacteurs à eau pressurisée 900 MW des centrales nucléaires de :

  • Dampierre,
  • Gravelines,
  • Blayais,
  • Tricastin,
  • Chinon,
  • Saint-Laurent

Le souci du MOX est sa très forte radiotoxicité et la lenteur à se refroidir par rapport à de l’uranium naturel enrichi. Depuis 1987, EDF a décidé de le déployer dans les réacteurs à eau pressurisée de 900 MW, à l’exception notoire de ceux du Cruas. L’opérateur français du nucléaire est en train d’expérimenter l’usage du MOX, en ce moment, au niveau du réacteur n°4 de Paluel.

L’émergence de l’EPR ne doit rien au hasard pur dans la perspective de la déplétion de la ressource en uranium naturel. Contrairement aux États-Unis, EDF annonce pouvoir utiliser 100% de MOX dans ces réacteurs de nouvelle génération, notamment sur le site de Flamanville, où l’EPR est dans la pétole la plus totale.

Les risques inhérents à l’usage du MOX posent la question de l’émission plus importante de radionucléides rejetés régulièrement dans l’atmosphère. Les dernières données issues de l’IRSN – datant de 2017 – indiquaient le rejet dans l’atmosphère de 4.4 TBq par an pour les 6 réacteurs de Paluel et de Penly réunies (1). A titre de comparaison, la catastrophe nucléaire de Kychtym en septembre  1957 a rejeté dans l’atmosphère 74 TBq. Autrement dit, en ajoutant deux réacteurs à Penly, les 8 réacteurs recracheront dans l’atmosphère, en 12 années d’exploitation environ, la totalité des radionucléides de l’accident de Kychtym.

Source : rapport de l’IRSN de 2021 s’appuyant sur des données d’EDF de 2017

Commémoration des 38 ans de la catastrophe de Tchernobyl

Cela fait 38 ans et bien plus encore que, pour ceux qui ne l’avaient pas encore compris, l’homme n’a jamais su gérer l’énergie nucléaire, les contaminations des populations, les déchets. L’atome relève du délire prométhéen, d’un homme surpuissant, simple plagiat de Bob le Bricoleur.

La réalité est tout autre. La liste est longue des catastrophes qui ont endeuillé le nucléaire civil :

Au Blayais, l’inondation de 1999 aurait pu provoquer un accident de grande ampleur.

La coordination antinucléaire a recensé les différentes manifestations en région commémorant, à leur façon, les 38 années de la catastrophe de Tchernobyl à partir du 25 avril :

La corrosion sous contrainte, en cours de maîtrise industrielle…

Les déclarations de Cédric Lewandowski, directeur exécutif du groupe EDF, à la tête de la direction du parc nucléaire, ont de quoi nous glacer le sang. Interrogé le jeudi 4 avril au Sénat durant une heure environ dans le cadre de la commission d’enquête sur le parc nucléaire, le responsable de l’entreprise nationale, concernant la corrosion sous contrainte, a déclaré concernant le réacteur Paluel 2 :

« La crise de la corrosion sous contrainte est encore présente. […] Heureusement, elle est aujourd’hui en cours de maitrise industrielle.»

Alors que la commission mixte paritaire s’est accordé sur un texte commun au sujet de la fusion de l’ASN et de l’IRSN, de lourdes interrogations se font sur les risques qu’encourent les salariés du nucléaire et les populations, dans la perspective du prolongement du parc au delà des 60 années d’exploitation. Et cette perspective  ne nous rend pas particulièrement optimiste.

L'exploitation du parc des réacteurs nucléaires français par EDF : pas de quoi être optimiste !
L’exploitation du parc des réacteurs nucléaires français par EDF : pas de quoi être optimiste !

Réunions publiques au Petit Caux sur le chantier de l’EPR2

Le maire, Patrice Philippe, et l’équipe municipale du Petit Caux organisent 3 réunions publiques, où sera présenté l’éventuel futur chantier de construction de nouveaux réacteurs de type EPR2 sur le site de Penly.

Elles se dérouleront respectivement :

  • le lundi 8 avril 2024 à 18 h 00, dans la salle Arnaud-Beltrame de Berneval-le-Grand ;
  • le mercredi 15 mai 2024 à 18 h 00, dans la salle René-Cassin de Saint-Martin-en-Campagne ;
  • le mardi 28 mai 2024 à 18 h 00, dans la salle Baillard-du-Lys à Tourville-la-Chapelle.