La nouvelle s’est rependue partout[i]. La cuve de l’EPR de Flamanville posséderait des défauts majeurs. Couvercle et fonds de cuve présenteraient « une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu’attendues[ii]« .
Le mythe du nucléaire sûr vole une fois de plus en éclat.
Cet événement révèle l’incapacité du maitre d’ouvrage à réaliser le « réacteur le plus sûr au monde ». Ce n’est que la suite logique d’éléments déjà connus.
En septembre 2010 le Réseau Sortir du nucléaire révélait des documents internes à EDF qui démontrent que la conception et la fabrication d’éléments du couvercle de la cuve de l’EPR de Flamanville en Normandie sont de nature à provoquer un accident de type Tchernobyl[iii]. Le problème était suffisamment sérieux qu’il a amené l’Autorité de sureté à intervenir[iv]. En 2011, le gendarme du nucléaire publiait un document très sévère contre le maitre d’ouvrage mettant en cause la qualité des équipements livrés par les sous-traitants[v]. En 2013, de nouvelles révélations donnaient à voir l’usage d’aciers « low-cost » sur le chantier[vi].
Enfin l’an dernier, le Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs révélait que la cuve et son couvercle ne sont pas forgés en France mais au Japon[vii]. Etrange procédé pour un projet qui s’est toujours présenté comme 100% français…
Somme toute le constat est accablant pour EDF et AREVA. Ces deux entreprises ont réussi à concevoir une technologie que les meilleures industries ne sont pas capables de fabriquer. Les exigences techniques sont telles qu’elles sont irréalisables voire irréalistes.