Mardi 4 novembre, marche pour Rémi Fraisse

Mardi 4 novembre 2014,

Le Collectif Stop EPR ni à Penly ni  ailleurs et plusieurs autres organisations avait appelé à se rassembler et marcher sur le palais de justice de Rouen en souvenir de la mort de Rémi Fraisse, jeune naturaliste décédé violemment par le jet d’une grenade offensive  d’un gendarme mobile au Testet , dans le Tarn.Environ 200 à 300 personnes étaient présentes et c’était la 3ème manifestation dans la ville de Rouen depuis ce meurtre d’Etat. L’émotion était palpable.

Ci-dessous quelques liens vers la presse régionale

Paris Normandie, Actu76, Tendance Ouest – Rouen

Ci-dessous le tract d’appel de la manifestation unitaire[1] et le tract du Collectif Stop EPR ni à Penly ni ailleurs[2].

La fin du rassemblement pacifique, a été le commencement d’une occupation de la place du palais de justice.

 

[1] Tract de la manifestation unitaire

Mort pour avoir manifesté au Testet, Halte aux violences policières

Dans la nuit de samedi à dimanche, Rémi Fraisse, étudiant de 21 ans est décédé sur le site de Sivens lors de la manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers d’opposants au barrage. Il a été tué par l’explosion d’une grenade offensive de la gendarmerie

Ce drame n’est pas un accident, il est le résultat de plusieurs mois de violences policières croissantes envers les opposantEs pour imposer un projet inutile dont la pertinence est aujourd’hui même remise en cause par un rapport d’experts : trop coûteux, pas adapté aux besoins réels, entraînant des dégradations et destructions environnementales sans réelle prise en compte des solutions alternatives possibles et existantes…

La répression à laquelle ont dû faire face les opposants au barrage n’est pas isolée. De peur de voir se multiplier les résistances et les alternatives comme à Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement crée un climat de violences et de criminalisation des mouvements sociaux et écologiques. Des dizaines de syndicalistes ont été poursuivis suite à des grèves, mardi dernier encore des militants ont été condamnés par la justice pour avoir contesté la ferme des 1000 vaches.

Un jeune manifestant de 21 ans est mort. Cet acte ne peut rester sans réaction. C’est pourquoi, nous appelons tous ceux qui souhaitent exprimer leur indignation face à ce crime odieux, tous ceux et celles qui veulent défendre notre droit à manifester, à contester les politiques qui vont à l’encontre des intérêts de la majorité de la population à se rassembler partout en France.

Sur Paris, une manifestation partira dimanche 2 novembre à 14h de la Place Stalingrad.

A travers ces rassemblements, nous demandons :

  •  l’arrêt immédiat des travaux et l’abandon définitif du projet de barrage.
  • Que la vérité soit faite sur la mort de Rémi. Il faut établir les responsabilités à tous les niveaux, pas seulement celles de celui qui a lancé la grenade mais celles aussi des donneurs d’ordre.
  • Nous voulons faire cesser les violences policières. Aujourd’hui c’est un manifestant qui a été tué mais nous rappelons que les violences policières font fréquemment des victimes notamment dans les quartiers populaires. L’utilisation d’armes par les forces de l’ordre doit être prohibée.

 

[2] Tract du Collectif Stop EPR ni à Penly ni ailleurs

«Le même drame, aussi lamentable».

31 octobre 2014 à 19:56

«Libération» publie une tribune de Paul Michalon, enseignant, frère de Vital, tué en 1977 à Creys-Malville (Isère), par une grenade offensive lors d’une mobilisation écologiste.

– extraits-…Je me souviens des quelques excités, peu nombreux en vérité, tenant le devant de la scène au bas du pré. Et rapidement les tirs de grenades à cadence rapide, au bruit, au souffle ou aux gaz insupportables. Puis les fusils passant à l’horizontal. Je me souviens de Manfred Schultz, main arrachée par un de ces projectiles qu’il avait eu l’imprudence de vouloir relancer, puis de Michel Grandjean, transporté en hâte, hurlant avec son pied déchiqueté. Et du brigadier Touzeau, avant-bras explosé par la grenade qu’il allait nous envoyer – mais qu’il avait tardé à lancer. Et bien sûr, je me souviens de mon cher frère Vital, perdu de vue dans le brouillard des lacrymogènes et dont j’ai dû peu après reconnaître le corps à la mairie de Morestel…Et quel beau message à destination de «la jeunesse, priorité du quinquennat» !

Depuis Creys-Malville et d’autres drames similaires, les «socialistes» n’ont rien appris, rien compris, confirmant l’adage désabusé des historiens : «La seule chose que l’Histoire nous apprend, c’est qu’elle ne nous apprend rien.»

Manifestation à Creys-Malville en 1977

Article Wikipédia, l’encyclopédie libre.

– extraits-

La manifestation à Creys-Malville en juillet 1977 est un rassemblement contre le projet de centrale nucléaire de Superphénix sur le futur site de Creys-Malville dans l’Isère qui a eu lieu le 31 juillet 1977. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait un mort parmi les manifestants : Vital Michalon.

…Quelques dizaines de manifestants attaquent alors la police armés de frondes, de boulons ou de cocktails Molotov, certains jettent des pierres. Ils sont suivis à distance par quelques centaines de manifestants aux mains nues. La police riposte avec des grenades offensives et charge. Du côté des manifestants, le service d’ordre est dépassé et des échauffourées éclatent.

Selon un capitaine de gendarmerie, des bouteilles de bière « allemandes », remplies d’acide sulfurique concentré ont été lancées contre les forces de l’ordre.

…Le témoignage de Dominique Walter cité dans Le Monde et rapporté à la mère de Vital Michalon pour le procès à Bourgoin-Jallieu en août 1977, fera grand bruit : touché à bout portant au ventre par une grenade tirée en tir tendu, il verra un de ses compagnons de manifestation se faire fracasser le visage à coups de crosse avant l’arrivée d’un officier qui ordonnera la fin de cette violence. Il témoignera aussi des mouvements de refus de cette répression aveugle parmi les CRS et les gendarmes mobiles les plus jeunes qui esquisseront un mouvement de retraite avec les crosses de leurs fusils en l’air en signe de désertion. Il assistera à cette scène surréaliste : des officiers tabassant à coups de matraque leur propre troupe afin que celle-ci poursuive la répression. Des exclusions seront même prononcées dans la gendarmerie mobile….

… Par la suite, un appel aux députés et une pétition demandent l’interdiction des grenades offensives contre les manifestations. À la suite de témoignages publiés par le journal Le Monde d’un manifestant touché par un tir tendu de grenade, le président de la République Valéry Giscard d’Estaing interdira l’usage de ces tirs dans les corps à corps.

En mémoire de Vital Michalon, Fernando Pereira, Sébastien Briat, Rémi Fraisse…

Stop EPR, ni à Penly ni ailleurs. – 06 70 90 37 88 – http://stopeprpenly.org/ – mardi 04 novembre 2014.